Évaluation de l’impact sur la qualité de l’air en Île-de-France des premiers jours de confinement mis en place dans le cadre de la lutte contre la pandémie de COVID-19
Bilan provisoire de la semaine du 16 au 20 mars 2020
Pour limiter la propagation du virus COVID-19, des mesures de confinement ont été mises en place par les autorités à partir du mardi 17 mars à midi. Ce résumé présente l’impact de ces mesures sur la pollution de l’air, et notamment le dioxyde d’azote, provenant majoritairement du trafic en Île-de-France, et des particules, dont les sources sont plus nombreuses, en comparant les niveaux de pollution (quantité de polluants rejetés et niveaux de pollution respirés dans l’air) entre un mois de mars normal et les premiers jours d’application du confinement. Cette évaluation met en avant une amélioration de la qualité de l’air de l’ordre de 20 à 30% dans l’agglomération parisienne, consécutive à une baisse des émissions de plus de 60% pour les oxydes d’azote. Le long des axes de circulation, cet impact peut être encore plus important. Il était en revanche peu visible pour les particules (PM10 et PM2,5) lors de ces premiers jours de confinement. Autre bonne nouvelle, cette baisse des polluants de l’air s’accompagne d’une baisse du dioxyde de carbone (CO2), gaz à effet de serre, soulignant les liens entre ces deux problématiques et le co-bénéfice pour le climat de toute amélioration de la qualité de l’air.
Avec la mise en place des mesures de confinement à partir de mardi 17 mars à midi, une baisse conséquente des émissions d’oxydes d’azote a été constatée dès la mise en place complète de cette action (une baisse supérieure à 60% à partir de mercredi 18 mars). Malgré une augmentation du chauffage résidentiel, cette baisse est liée en grande partie à la forte diminution du trafic routier et aérien. Celle des autres secteurs d’activité est moins quantifiable en raison du peu d’informations disponibles. Pour les oxydes d’azote, la baisse des émissions se traduit aussi au niveau des concentrations, avec une amélioration de la qualité de l’air respiré de 20 à 30% selon les conditions météorologiques rencontrées entre le 17 et le 20 mars. Cette amélioration est particulièrement sensible le long des axes routiers où les niveaux rejoignent sur certaines stations d’Airparif les niveaux de la pollution de fond : en 40 ans de mesure d’Airparif, cette situation sur les stations trafic ne s’est jamais produite de manière aussi importante et sur autant de stations.
Cartes moyennes de pollution au dioxyde d’azote du 17 au 19 mars : en situation normale, en situation de confinement, et de différence entre les deux.
En revanche, peu d’impact a été constaté pour les particules qui sont issues de davantage de sources et pour lesquelles la diminution du trafic n’a pas compensé l’augmentation liée au chauffage résidentiel et au maintien des activités agricoles, conjugués à une météorologie printanière favorable à la formation de particules observée dans plusieurs régions avoisinantes. De fait, la qualité de l’air n’a pas été aussi bonne qu’escomptée mercredi 18 mars. Mais avec la forte limitation du trafic, les niveaux n’ont pas augmenté au point de nous placer en épisode de pollution. Ce qui aurait vraisemblablement été le cas en temps normal, avec des conditions similaires et un trafic normal.
Le changement de météorologie à partir du samedi 21, conjugué à la baisse très conséquente des émissions, notamment du trafic aérien et du trafic routier, conduit à une qualité de l’air « bonne » en ce début de deuxième semaine de confinement. Ces conditions météorologiques typiques à cette période de l’année peuvent néanmoins être amenées à se reproduire.