Airparif actualise périodiquement l’inventaire des émissions de polluants atmosphériques, des émissions de gaz à effet de serre et des consommations énergétiques. L’inventaire 2018 recense pour toute l’Île-de-France, et à l’échelle de chacune de 1200 communes, la quantité annuelle émise de chaque polluant ou précurseur, par secteur d’activité en fonction de leur localisation. A noter que la notion d’émission, ce qu’on rejette dans l’atmosphère, est différente de celle de concentrations, qui correspond à ce que l’on respire.
Un bilan exhaustif des émissions par secteur d’activité et par zone géographique
L’inventaire, qui fait le point sur les émissions de l’année 2018 pour l’Île-de-France, montre que les secteurs d’activités les plus émetteurs de polluants atmosphériques et de gaz à effet de serre (GES) sont le transport routier et le secteur résidentiel. Ils contribuent respectivement :
- pour 53 % et 11 % aux émissions d’oxydes d’azote (NOx),
- pour 17 % et 35 % aux émissions de particules de diamètre inférieur à 10 µm (PM10),
- pour 19 % et 54 % aux émissions de particules de diamètre inférieur à 2,5 µm (PM2.5),
- et pour 29 % et 30 % aux émissions directes et indirectes de GES (en prenant en compte les émissions directes et les émissions indirectes dues à la consommation d’électricité ou de chaleur, scope 1+2).
D’autres secteurs d’activité ont des contributions plus spécifiques à certains polluants :
- l’industrie contribue pour 21 % aux émissions de composés organiques volatils non méthaniques (COVNM) et 14 % aux émissions de dioxyde de soufre (SO2),
- la branche énergie pour 46 % aux émissions de SO2,
- le secteur tertiaire pour 17 % aux émissions directes et indirectes de GES (Scope 1+2),
- les chantiers pour 17 % aux émissions de particules primaires PM10 et 11 % aux émissions de PM2.5,
- l’agriculture pour 73 % aux émissions d’ammoniac (NH3) et 18 % aux émissions de PM10,
- les émissions naturelles pour 24 % aux émissions de COVNM.
Les données de qualité de l’air et d’émissions à l’échelle des intercommunalités sont librement disponibles pour les communes ou territoires franciliens qui en font la demande sur le site internet d’AIRPARIF. Airparif produit également l’inventaire francilien des consommations énergétiques, consultables et téléchargeables sur le site ENERGIF du ROSE.
Airparif apporte une expertise spécifique en matière de qualité de l’air, énergie et de gaz à effet de serre à ses membres. Elle peut également apporter son soutien via une prestation. Ainsi, Airparif peut rédiger un diagnostic de qualité de l’air ou d’émissions de gaz à effet de serre et en les comparants à celles du département et de l’Île-de-France et à la réglementation. Ce bilan est transmis tous les ans à ses membres. Airparif peut également apporter de l’expertise dans l’élaboration du plan d’action ou de l’évaluation qualitative ou quantitative de son efficacité.
Par ailleurs Airparif est en charge au sein du ROSE (Réseau d’Observation Statistique de l’Énergie) de la construction et de la maintenance de l’inventaire des consommations énergétiques pour la région Île-de-France. Les consommations énergétiques calculées par Airparif sont disponibles par secteurs d’activités, sources d’énergie et par typologie du bâti pour le secteur résidentiel sur le site ENERGIF.
Une baisse globale des émissions de polluants en Île-de-France
La plupart des émissions franciliennes de polluants sont à la baisse entre 2005 et 2018 :
- 45 % de baisse pour les émissions de NOx. Dans les secteurs d’activités les plus contributeurs, les baisses d’émissions de NOx sont de 42 % pour le transport routier et 24 % pour le secteur résidentiel. Une hausse de 13 % est observée sur les plateformes aéroportuaires.
- 34 % de baisse des émissions de PM10 primaires. Dans les secteurs d’activités les plus contributeurs, les baisses d’émissions de PM10 sont de 30 % pour le secteur résidentiel, 55 % pour le transport routier, 22 % pour les chantiers.
- 43 % de baisse des émissions de PM2.5 primaires. Dans les secteurs d’activités les plus contributeurs, les baisses d’émissions de PM2.5 sont de 30 % pour le secteur résidentiel, 65 % pour le transport routier et 26 % pour les chantiers.
- 22 % de baisse des émissions directes et indirectes de GES. Dans les secteurs d’activités les plus contributeurs, les baisses d’émissions de GES (Scope 1+2) sont de 23 % pour le secteur résidentiel, 16 % pour le transport routier, 6 % pour le secteur tertiaire et 47 % pour l’industrie.
À noter aussi qu’une baisse de 13 % des consommations énergétiques a été relevée entre 2005 et 2018. Dans les secteurs d’activités les plus consommateurs, les baisses de consommation d’énergie sont de 11 % pour le résidentiel, de 16 % pour le transport routier, et de 40 % pour l’industrie. En revanche la consommation d’énergie a augmenté de 8 % dans le secteur tertiaire.
Les baisses d’émissions des polluants de l’air ne doivent pas être confondues avec la baisse de leur concentration dans l’air : la concentration, elle, dépend non seulement des émissions locales, mais aussi de la météorologie, du transport de polluants d’une région à une autre, et de la création dans l’air de polluants secondaire dû à des réactions chimiques entre les polluants.
La baisse de ces émissions ne signifie pas qu’elles soient suffisantes pour atteindre les valeurs limites réglementaires, les objectifs de qualité de l’air fixés par la réglementation française et les recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), ou les objectifs de réductions d’émissions de gaz à effet de serre et de réduction globale de consommation d’énergie régionaux et nationaux.