À l’occasion de la mise en place d’une nouvelle étape de la ZFE-m métropolitaine (Zone à faibles émissions mobilité), Airparif fait le point sur les bénéfices attendus sur la qualité de l’air, bénéfices qui s’inscrivent dans une diminution globale des émissions de polluants dus au secteur routier en Île-de-France.
Une nouvelle étape dans la mise en place de la ZFE-m qui limite la pollution liée au trafic routier et ses impacts sur la santé
La Métropole du Grand Paris étend la restriction de l’accès aux véhicules Crit’Air 4 à l’ensemble du périmètre intérieur de l’A86 (A86 non compris), aussi appelé ZFE-m métropolitaine, à compter du 1er juin 2021. Ces mesures visent à restreindre la circulation des véhicules les plus émetteurs de polluants de l’air, et donc à améliorer la qualité de l’air.
L’étude menée l’Observatoire Régional de Santé (ORS) et Airparif pour évaluer les bénéfices sanitaires attendus de la mise en œuvre de cette nouvelle étape de la ZFE-m métropolitaine montre, pour une année après la mise en œuvre de la ZFE-m métropolitaine, et même en considérant un nombre réduit de pathologies, un évitement de l’ordre de 50 décès prématurés (pour un total de 17 890 années de vie gagnées chaque année). Cela doit s’accompagner par une réduction d’environ 520 nouveaux cas d’asthme sur l’année qui suivra la mise en place de la nouvelle ZFE-m, ainsi que la réduction des nouveaux cas de pathologies cardiovasculaires et des recours aux soins et hospitalisations liées à ces pathologies.
Ces bénéfices sanitaires sont liés à la baisse des émissions de polluants du trafic routier, détaillés par Airparif dans un rapport dédié à l’étude d’impact de cette nouvelle ZFE-m métropolitaine : les émission de NOx (oxydes d’azote) du trafic routier dans le périmètre à l’intérieur de l’autoroute A86, hors Paris, doivent baisser de 8%, celles des particules PM10(de diamètre inférieur à 10 µm) de 4% et celles des particules fines PM2,5(de diamètre inférieur à 2,5 µm) de 6% par rapport à une situation sans mise en œuvre de la ZFE-m.
La restriction de la circulation des véhicules Crit’Air 4 étant déjà en vigueur dans le périmètre de Paris (intramuros), l’influence de la 2e étape de la ZFE-m est nettement plus importante à l’intérieur du périmètre de l’autoroute A86, hors Paris. L’étude montre néanmoins que l’amélioration anticipée de la qualité de l’air s’étendra en dehors du périmètre de la ZFE-m, et au-delà de la Métropole du Grand Paris, même si les gains y sont plus faibles.
Une diminution générale des émissions liées au trafic routier depuis plusieurs années
La mise en place de ZFE-m s’inscrit dans une dynamique globale de baisse des émissions de polluants dues au trafic routier en Île-de-France depuis plusieurs années. Les inventaires d’émissions d’Airparif montrent qu’entre 2005 et 2018, les émissions de NOx de ce secteur ont diminué de 46 %, alors que le transport routier, est premier contributeur aux émissions de NOx (53 %) en Île-de-France, principalement dû aux véhicules diesel. Le trafic routier contribue aussi à hauteur de 17 % aux émissions de particules PM10et de 19 % aux émissions de particules fines PM2.5 en Île-de-France. Entre 2005 et 2018, les émissions de PM10 et PM2.5 de ce secteur ont diminué respectivement de 55 % et 65 %.
Cette baisse des émissions du trafic routier est due non seulement à la mise en place de politiques publiques comme les ZFE-m (parisienne et métropolitaine), mais aussi à l’anticipation des annonces liées aux mobilités : futures étapes des ZFE-m, interdiction du diesel à termes qui conduit notamment à la dé-diésélisation du parc automobile en Île-de-France (baisse de 6 % entre 2018 et 2019 selon la dernière enquête planque effectuée à Paris). Facteur supplémentaire, le renouvellement naturel du parc routier, les véhicules plus récents étant en moyenne moins émetteurs de polluants de l’air que les anciens.
Rappel des précédentes étapes : cela survient après une première étape en 2017 avec la restriction d’accès des véhicules Crit’Air "non classés" et Crit’Air 5 dans le périmètre de la capitale, suivie en 2019 par la généralisation de cette restriction d’accès aux véhicules Crit’Air "non classés" et Crit’Air 5 à l’intérieur du périmètre défini par l’autoroute A86, et l’extension des restrictions aux véhicules Crit’Air 4 au sein de Paris intramuros.