Jeudi 20 mai 2021

Le bilan 2020 de la qualité de l’air en Île-de-France d’Airparif met en évidence une baisse conséquente des niveaux de pollution pour le dioxyde d’azote (NO2) et une baisse plus limitée pour les particules (PM10 et PM2,5) en Île-de-France, alors que les concentrations d'ozone (O3) ont continué à augmenter, comme globalement dans l’hémisphère Nord.

Airparif explique cette amélioration globale par la conjonction de la baisse tendancielle de la pollution de l’air de ces dernières années, des conditions météorologiques plutôt dispersives sur une partie de l’année et l’impact conjoncturel malheureusement lié à la crise sanitaire internationale de la COVID-19.

• Forte baisse des concentrations en dioxyde d'azote (NO2) en 2020 par rapport à l’année 2019. Cette baisse varie sur l’Île-de-France avec par exemple -20% en petite couronne et -30% sur Paris. Cette baisse des concentrations en NO2 a entraîné une forte diminution du nombre de personnes potentiellement exposées au dépassement de la valeur limite réglementaire pour ce polluant, qui est passé de près de 500 000 habitants en 2019 contre plusieurs dizaines de milliers en 2020. La valeur limite réglementaire pour le NO2 est en revanche toujours largement dépassée à proximité du trafic routier, en particulier dans le cœur dense de l’agglomération parisienne.

 La baisse de concentration en particules PM10 et PM2,5 d’année en année est moins forte que celle en NO2 du fait de la plus grande diversité de leur source et de leur sensibilité aux facteurs météo. C’est également le cas pour 2020, par rapport à 2019.  Néanmoins, sur les stations de mesure, les valeurs limites réglementaires pour les PM10 et pour les PM2.5 sont respectées : c’est notamment la première fois depuis la création d’Airparif concernant la station trafic de l’autoroute A1. La proportion de la population exposée à un dépassement de la recommandation annuelle de l’OMS en PM10 passe de 30% en 2019 à 10% en 2020. Sur cette baisse de 20%, 15% sont liés à l’évolution tendancielle et 5 % sont en lien avec les mesures de restrictions dues à la situation sanitaire (soit un bénéfice supplémentaire pour près de 500 000 personnes). Toutefois, la recommandation de l’OMS en matière de qualité de l’air concernant les particules PM2,5 au niveau journalier est toujours dépassée sur la quasi-totalité de la région Île-de-France en 2020, et celle pour les PM10est dépassée pour un Francilien sur deux.

 Augmentation des concentrations d’ozone (O3) en 2020, polluant secondaire qui se forme dans l’atmosphère à partir d’autres polluants de l’air et en présence d’un fort ensoleillement, dans la continuité de ce qui est constaté en Île-de-France depuis plusieurs années, et globalement dans l’hémisphère Nord. L’objectif réglementaire de qualité de l’air et le seuil recommandé par l’OMS sont toujours largement dépassés en tout point de la région Île-de-France

 

Pour distinguer parmi les facteurs à l’origine de cette amélioration de la qualité de l’air ce qui est de l’ordre de l’amélioration tendancielle (liée aux politiques mises en place dans la durée) et de l’amélioration conjoncturelle (associée aux mesures de restriction d’activité), Airparif a effectué un exercice de simulation en reconstituant, à conditions météorologiques identiques, la qualité de l’air en Île-de-France en 2020 sans les mesures de restriction d’activité liée à la pandémie de coronavirus. L’impact sur la pollution de l’air des mesures de restriction d’activité dues à la pandémie est le plus important sur le dioxyde d’azote, et dans Paris, compte tenu de la densité de trafic. Les concentrations en dioxyde d’azote (NO2) ont baissé de 30% dans Paris, 2/3 de cette baisse s’explique par les mesures de restriction d’activité dans le cadre de la lutte contre la pandémie de coronavirus. La baisse est de 20% dans l’agglomération, dont la moitié s’explique par les restrictions sanitaires, alors que l’impact est peu visible en grande couronne. L’impact de ces restrictions est en revanche moins marqué pour les particules réglementées (PM10 et PM2.5) compte tenu du rôle de la météorologie, mais aussi des sources qui n’ont pas été ou peu touchées par les restrictions (chauffage, agriculture …). Il n’est en particulier pas observable pour le deuxième confinement qui a été moins contraignant.