Les dioxines

Les dioxines font partie des 12 Polluants Organiques Persistants (POP) recensés par la communauté internationale. Elles sont un sous-produit de fabrication de certains produits chimiques, ainsi que du blanchiment au chlore de la pâte à papier.
On distingue deux types de dioxines : les dioxines chlorées et les dioxines bromées, différentes de par leur composition chimique. Ces deux familles appartiennent à la famille des Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques Halogénés (HPAH).

Quels effets sur la santé et l'environnement ?

Parmi les 210 types de dioxines chlorées théoriquement présents dans l’environnement, 17 ont été identifiés comme particulièrement toxiques pour les êtres vivants. La plus toxique d’entre eux est la 2,3,7,8 tetrachlorodibenzo-p-dioxine (TCDD) dite dioxine de Seveso. 
La toxicité des dioxines bromées est peu documentée.

Les dioxines sont très peu volatiles et se dispersent principalement dans l’atmosphère en se fixant sur de très fines particules par mécanisme d’adsorption. Si les concentrations présentes dans l’air ambiant en Île-De-France ne semblent pas présenter un danger pour la santé humaine via une exposition directe, leurs émissions atmosphériques contribuent à la contamination des aliments par leur dépôt sur les végétaux, et leur entrée dans la chaîne alimentaire via l’alimentation animale ou humaine. Elles s’accumulent dans les tissus adipeux des animaux et des humains, notamment le lait. Ils se concentrent ainsi le long de la chaîne alimentaire et peuvent atteindre des concentrations supérieures aux objectifs recommandés pour les humains, les animaux d’élevage et la faune.

Chez l’homme, les incertitudes relatives à l’évaluation du risque sanitaire associé aux dioxines demeurent importantes, en particulier en ce qui concerne les effets d’une exposition prolongée à de faibles concentrations. Une exposition à court terme à de fortes doses peut être à l’origine de lésions cutanées, ainsi que d’une altération du fonctionnement du foie. Parmi les effets relevés, on peut également citer une atteinte du système immunitaire, la perturbation du développement du système nerveux, des troubles du système endocrinien (système hormonal) et de la fonction de reproduction (diminution de la fertilité et prédominance du nombre de naissances de filles par rapport aux garçons). Un risque augmenté de diabète ainsi qu’une augmentation de la mortalité cardiovasculaire ont également été signalés chez les sujets très exposés. Le fœtus semble particulièrement sensible : chez les enfants exposés in-utero, on note une baisse du poids de naissance, de la taille et du périmètre crânien.

D’après le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC), il y a suffisamment de preuves chez les humains et les animaux de laboratoire pour la cancérogénicité de la Dioxine de Seveso, un type de dioxine particulier, pour tous cancers confondus. 

Quelles sont les sources ?

Les dioxines sont des sous-produits formés lors de certains processus chimiques. Ils apparaissent également lors du blanchiment des pâtes à papier, ainsi que lors de la production et du recyclage des métaux. Ils sont également formés au cours de la plupart des processus de combustion naturels et industriels, en particulier des procédés faisant intervenir des hautes températures. Les principales sources d'émissions de dioxines sont l'incinération de déchets et de boues, le chauffage, les feux de bois, incendies, le brûlage de câbles, le blanchiment du papier avec des composés chlorés, le transport routier et la fabrication d'herbicides. Dans une moindre mesure, elles trouvent également leurs origines dans des processus naturels (éruptions volcanique ou feux de forêt).
Les dioxines se forment essentiellement lors de phénomènes de combustion mal maîtrisés ou dont l’efficacité n’est pas maximale, à des températures de combustion comprises entre 250 et 500°C. 

Quels niveaux respirés en Île-de-France ? 

D’après l’inventaire du CITEPA, les émissions nationales de dioxines et furannes (chlorées) représentent, en 2016, 112 g ITEQ. Ces émissions sont en forte diminution depuis 1994, où les quantités émises étaient de 1921 g ITEQ, ce qui représente une baisse de plus de 94%. Les centres d’incinération d’ordures ménagères d’ancienne génération ont été pendant longtemps les sources principales d’exposition aux dioxines. Aujourd’hui, tous les centres d’incinération de déchets municipaux émettent des niveaux de dioxines nettement en-dessous des normes européennes et françaises. Aujourd’hui, la source principale d’exposition aux dioxines est le chauffage résidentiel. Les progrès réalisés dans le secteur de l’industrie manufacturière (notamment sidérurgie/métallurgie) ont en effet également permis de réduire les émissions propres à ce secteur de 98% entre 1994 et 2016

En 2012, des émissions totales de 3 g de dioxines chlorées ont été estimées sur la région Ile-De-France, soit 98% de moins qu’en 2000. Le secteur résidentiel-tertiaire est le premier émetteur, suivi du traitement des déchets