Cet hiver, l’Île-de-France a connu plusieurs épisodes de pollution. Les plus notables sont survenus fin février et début mars, lorsque la quasi-totalité de la France a été recouverte par des nuages de poussière de sable provenant du Sahara. Airparif, l’observatoire de la qualité de l’air en Île-de-France, évalue la responsabilité de ces poussières dans les épisodes de pollution survenus en Île-de-France cet hiver.

Durant une partie des épisodes de pollution, environ un tiers des particules imputées aux poussières de sable

Des vents très puissants au-dessus du Sahara ont provoqué un transport de poussières depuis le Sahara sur la France et jusqu’en Île-de-France. Airparif a analysé l’évolution de la concentration des particules PM10 (particules en suspension de diamètre inférieur à 10 µm) en Île-de-France sur ces deux semaines à cheval sur février et mars. Les particules PM10, ont été, durant cette période, responsable de dépassements répétés du seuil d’information de pollution de l’air.

Durant le premier épisode de pollution en présence de poussières de sable, les 22, 24 et 25 février, à minima un tiers des particules PM10 peuvent être imputée aux poussières de sable. Ce surcroit de particules en suspension dans l’atmosphère a provoqué une hausse de la concentration des particules PM10 d’environ 10 µg/m3, entrainant le passage aux dessus du seuil d’information.

Durant le second épisode de pollution, les 2 et 3 mars, les sources des pollution aux particules ont été plus variées, et la part des PM2,5 (particules en suspension de diamètre inférieur à 2,5 µm) plus importante. La responsabilité des poussières de sable dans la survenue des épisodes de pollution est donc plus difficilement quantifiable.

Évaluation des parts respectives des émissions locales et des poussières de sables dans la concentration mesurée de particules PM10 sur la station de mesure de Gennevilliers

 

Les poussières de sable ne sont pas les seules responsables des épisodes de pollution

Le 2 janvier, le seuil de concentration en particules de diamètre inférieur à 10 µm (PM10) a été dépassé. L’analyse de cet épisode de pollution montre qu’il s’agit épisode hivernal classique, lié à un vent faible qui a limité la dispersion des émissions de polluants locales liées aux sources de combustion, notamment le chauffage au bois, phénomène accru par les températures très froides. Cet épisode est le seul, cet hiver, qui n’a pas été aggravé par des brumes de sables.

Plus globalement, l’analyse de la composition chimique des particules montre que la majorité des particules PM10 responsables des épisodes de pollution étaient dues à des émissions locales de polluants de l’air : pour un tiers, ces particules étaient dues à des phénomènes de combustion, qui sont en Île-de-France essentiellement le trafic routier et le chauffage au bois. Le dernier tiers de particules PM10 mesurées étaient des aérosols inorganiques secondaires, essentiellement dus à la combinaison des émissions agricoles (épandages printaniers) et du trafic routier. Ces émissions, sous l’effet des conditions météorologiques peu dispersives, ont favorisé l’augmentation de la concentration de polluant.

La présence de nuages de sable provenant du Sahara n’est pas exceptionnelle, et survient ponctuellement en Île-de-France. Mais la persistance de ce phénomène pendant deux semaines est beaucoup plus rare.

Pour les effets sur la santé des particules, suivant leurs tailles et leurs natures chimiques, vous pouvez vous référer aux travaux publiés par l’ANSES en 2019