Airparif lance une nouvelle campagne de mesures inédite de particules ultrafines (PUF) en Île-de-France, cette deuxième campagne est centrée sur le trafic routier et s’inscrit dans une plus large étude.
En effet, Airparif a lancé le 1er décembre 2020 une étude sur 4 ans qui doit permettre de renforcer la surveillance opérationnelle des particules ultrafines (PUF), en appui aux évaluations d’impact sanitaire et aux politiques publiques. Cette étude exploratoire vise à évaluer la variabilité spatiale et temporelle des PUF (niveaux en nombre et par classes granulométriques) dans différents environnements : en situation de fond (éloignée des sources spécifiques de pollution) ; le long du trafic routier ; et à proximité des plateformes aéroportuaires franciliennes (Paris-CDG et Paris-Orly). Cette étude a également pour objectif d’évaluer l’influence des différentes sources de PUF (chauffage au bois, trafic routier, trafic aérien,…) sur les profils granulométriques mesurés, en vue d’identifier l’ "empreinte" (différences de répartition par taille des particules) en fonction des environnements surveillés (situation de fond, de proximité au trafic routier ou de proximité au trafic aérien).
Cette campagne de mesures inédite, qui allie à la fois surveillance des PUF par taille et analyse de la composition chimique des particules, devrait permettre une analyse précise des sources de particules ultrafines en Île-de-France, participant ainsi à l’amélioration des connaissances sur ce polluant dit "émergent " qui fait l’objet d’inquiétudes sanitaires croissantes.
Après une première campagne de trois mois, qui avait pour objectif de mesurer les PUF dans l’air ambiant francilien durant la période hivernale en situation de fond, Airparif lance en juin 2021 une seconde campagne de mesures destinée à évaluer, durant l’été, les concentrations en nombre de PUF à proximité du trafic routier. Dans ce cadre, trois stations de mesure du réseau de surveillance d’Airparif seront équipées d’un analyseur de comptage et de tri de type SMPS (Scanning Mobility Particle Sizer), appareil permettant de mesurer les particules dans l’air ambiant sur 136 classes granulométriques (sur la gamme 5 – 400 nm). Ces stations reflètent une diversité de conditions de circulation et de topographie des axes routiers en Île-de-France : la première située le long du boulevard périphérique, la deuxième dans Paris intra-muros, et la troisième en grande couronne francilienne, en plus du site urbain de fond de référence Paris Centre Les Halles.
La composition chimique des particules sera étudiée grâce à des mesures complémentaires du carbone suie (ou black carbon), afin de distinguer finement deux sources principales : la combustion de biomasse (source chauffage au bois) et la combustion d’énergie fossile (source trafic routier).
Un rapport intermédiaire sera publié dans les 6 mois suivant la fin de la campagne de mesures pour en rendre publics les premiers résultats. Ces derniers pourront éventuellement permettre d’identifier des zones ou typologies nécessitant une surveillance approfondie ou permanente.
Pour rappel, l’ANSES (Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) avait alerté dans ses avis du 28 juin 2018 et du 16 juillet 2019 sur les enjeux sanitaires posés par les PUF (particules inférieures à 100 nanomètres) et sur la nécessité de surveiller ces particules dans l’air ambiant – bien qu’elles ne fassent pas l’objet, à ce jour, d’une obligation de surveillance réglementaire au même titre que les particules PM10 et les particules fines PM2.5. En 2019, Airparif a donc fait l’acquisition, grâce au soutien financier de la Région Île-de-France, d’un appareil de haute technologie permettant la mesure en continu des PUF, et l’avait intégré à son réseau de surveillance. Depuis fin 2019, le site urbain de fond Paris Centre Les Halles (station de référence) permet de surveiller les variations temporelles des niveaux des particules ultrafines par classes granulométriques, au centre de l’agglomération parisienne. Les particules ultrafines sont mesurées en nombre, contrairement aux particules PM10 et PM2.5 qui sont mesurées en masse.
L’étude sur les particules ultrafines est financée par la Métropole du Grand Paris, la Ville de Paris, l’ARS et Aéroport de Paris. L’étude est prévue pour s’achever en 2024, sous réserve d’un financement complet.